Adopter la slow fashion pour une marque engagée

 

En 2017, l’Institut McKinsey a révélé qu’un citoyen occidental achetait 60 % plus de vêtements qu’en 2000 et, en parallèle, les conservait deux fois moins longtemps. Plus récemment, les chiffres se sont faits plus optimistes : le chiffre d’affaires du marché de la seconde main devrait dépasser celui de la fast fashion d’ici 2028 (ThredUp- 2019).

Durable, éthique, responsable et anti-consumériste… la tendance de la slow fashion tend à s’imposer comme un nouveau mode de consommation à part entière. Pour respecter les attentes de leurs consommateurs, en matière d’écologie notamment, les marques ont un virage à prendre : celui, d’elles aussi, changer leur regard sur la mode.

 

La slow fashion, qu’est-ce que c’est ?

La slow fashion est une tendance qui s’inscrit dans l’opposition à la fast-fashion. Pour bien la comprendre, dresser le constat de la réalité de l’industrie de la mode est nécessaire. En effet, s’il est aujourd’hui facile de renouveler sa garde-robe au gré des saisons, c’est au prix d’un mode de fabrication (et de destruction) loin de correspondre à la vision écologique et humanitaire des défenseurs de la slow fashion.

Au quotidien, la slow fashion vise à réduire la consommation de prêt-à-porter, mais aussi à modifier ses habitudes en se tournant vers des matériaux plus durables. En résumé, adopter la slow fashion consiste à privilégier la qualité à la quantité.

 

Slow fashion : 3 grands principes à adopter

Si les consommateurs adeptes de la slow fashion prennent des engagements dans leur vie quotidienne, tels qu’acheter dans des friperies plutôt que dans des boutiques classiques, apprendre à réparer leurs vêtements ou encore éviter les soldes, c’est bel et bien aux marques de s’engager en faveur du changement.

Et en matière d’engagement, chaque petit pas est bon à prendre ! Voici 3 principes à appliquer pour une marque qui souhaite se convertir à la slow fashion :

 

Less is More

“Less is more”, la célèbre phrase du poète Robert Browning et popularisée par l’architecte minimaliste Ludwig Mies van der Rohe prend aujourd’hui tout son sens dans le milieu de la mode.

Consommer moins, produire moins mais mieux est aujourd’hui au cœur de la démarche slow fashion. Si les marques de luxe ont toujours mis un point d’honneur sur la qualité de leurs pièces, il s’agit aujourd’hui de s’orienter vers une consommation plus responsable en réduisant le nombre de collections qui sortent chaque année.

Bien sûr, il ne s’agit pas de se limiter à 4 ou 5 produits mais bien d’aller à l’encontre de la fast-fashion revient plutôt à proposer deux collections dans l’année : une pour l’été, et une pour l’hiver. Pour aller plus loin, il est même possible d’aller jusqu’à proposer des pièces facilement adaptables à toutes les saisons.

Certes, ne pas proposer un renouvellement des collections tous les 2-3 mois peut être perturbant, mais c’est ce qu’attendent les consommateurs désireux de moins acheter, pour mieux acheter !

Chez Feoni, nous vous accompagnons dans le sourcing de matières premières de qualité issues de filières éthiques pour tous vos projets de maroquinerie. Grâce à une maîtrise complète du processus de création et de farication, nous réduisons la production de déchets pour une production plus responsable.

 

Produire mieux

Mieux produire, pour une marque engagée, c’est à la fois proposer des matières et des coupes plus qualitatives et plus intemporelles. Il faut garder à l’esprit que la clientèle cible d’une marque engagée en faveur de la slow fashion achète moins, mais est prête à investir plus d’argent pour un vêtement ou un accessoire de qualité, qui va durer dans le temps.

Produire mieux, c’est donc accepter de se positionner sur un marché un peu plus haut de gamme, en faveur de la planète. Progressivement, c’est l’engagement de ses marques qui feront baisser la demande du côté des enseignes de fast fashion.

 

Produire autrement

Là, il s’agit de modifier profondément les modes de production. Pour cela, de nombreux labels existent pour guider les marques vers leur transition. Parmi tous ces engagements, il peut être difficile de s’y retrouver. L’essentiel étant de rester en accord avec les valeurs de la marque, en priorisant les caractéristiques essentielles, comme les matériaux (coton bio, lin, chanvre etc…) ainsi que le lieu de fabrication, de préférence local. C’est-à-dire, au plus près des fournisseurs et du client final.

 

Quand la maroquinerie rencontre la slow fashion

Si la tendance slow fashion tend à privilégier la qualité à la quantité, par le choix de matériaux durables et une production locale, comment le secteur de la maroquinerie s’adapte-t-il à cette nouvelle demande ? Quels sont les critères, par exemple, d’un sac durable ?
La revalorisation des matériaux

Tout comme les vêtements usagés peuvent être recyclés pour en produire de nouveaux, la maroquinerie durable cherche à s’inscrire dans une démarche de revalorisation des chutes de matériaux. Le but étant de limiter au maximum le gaspillage, ces marques n’hésitent pas à aller puiser dans les stocks non utilisés des grandes maisons, et même à aller chercher dans des secteurs hors de la mode. C’est ainsi que des sacs ont pu être fabriqués à partir de ceintures provenant de l’industrie automobile.

 

Des ressources alternatives et qualitatives

En maroquinerie, la durabilité du produit est d’autant plus liée à sa qualité que dans le prêt-à-porter. Un sac intemporel et de bonne qualité peut en effet se transmettre, se revendre, bref, se conserver dans le temps. Le cuir est la matière la plus utilisée dans la fabrication des accessoires de maroquinerie. Il fait aujourd’hui l’objet de nombreuses adaptations face à la demande d’accessoires plus respectueux de l’environnement et du bien-être animal.

Tout d’abord, le cuir écologique, ou cuir à tannage Végétal, est un cuir animal dont le tannage est réalisé à partir de matières végétales (racines, sève, écorces de plantes). Il est appelé parfois à tort “cuir végétal” ou “cuir vegan” en référence à des matières réalisées à partir de fibres végétales, telles que la fibre d’ananas, d’hévéa, d’eucalyptus ou encore de champignons. Ces alternatives au cuir traditionnel répondent toutes à une demande de réduire la pollution engendrée par la production, à des niveaux cependant différents.

Enfin, des alternatives au croisement de la maroquinerie traditionnelle et de nouveaux modes de production émergent, et rencontrent une clientèle désireuse de s’engager pleinement dans le changement.

Ainsi, le cuir marin se présente comme un matériau innovant et prometteur. FeoniLab a eu l’opportunité de s’investir sur le projet SeeSea, qui fait également appel à la revalorisation des filets de pêche et à la coloration sans agents chimiques des peaux de poissons utilisées.

 

Devenir une marque engagée dans la slow fashion, c’est donc répondre à de nombreux défis : celui de la transparence sur l’ensemble de la chaîne de production, celui du bien-être des hommes et des femmes qui produisent ces produits et enfin, celui de proposer des pièces de qualité pour répondre à une exigence de durabilité. En maroquinerie, les marques aspirant à s’engager dans la voie du slow fashion peuvent agir sur la durabilité des pièces, en ayant recours à des matériaux alternatifs. Dans tous les cas, c’est la qualité qui doit primer afin de proposer des accessoires qui résistent à l’épreuve du temps.