L’évolution de la maroquinerie en France est liée à des phénomènes historiques et géopolitiques. Certains pays ont développé des savoir-faire uniquement industriels, dans la fabrication d’articles spécifiques et abordables, comme les cartables et les sacs à main en cuir. C’est le cas notamment des pays de l’est. En revanche, dans les pays où la maroquinerie a connu son apogée, comme l’Italie et la France, la plupart des techniques, qu’elles soient artisanales, semi-artisanales ou industrielles, sont maîtrisées et perpétuées.
Il existe donc plusieurs types de fabrication de sac pour femme qui répondent à des besoins différents du marché. Les ateliers artisanaux, où les créations sont essentiellement réalisées à la main, s’adressent généralement à des marques de sac de luxe, haut de gamme ou de niches. Ils fabriquent des pièces uniques et des petites séries. C’est dans ce type d’atelier de maroquinerie à Paris ou ailleurs, que l’on retrouve les outils pour travailler le cuir, et notamment les matières alternatives comme le cuir végétal, également appelé éco cuir.
Les ateliers intermédiaires, dit semi-artisanaux, possèdent un parc machine et industrialisent une partie de leurs process. Ils peuvent produire, en petites et moyennes séries, des modèles de souliers, de sac à main bandoulière ou d’autres types de maroquinerie femme en cuir vintage. La taille de ces ateliers excède rarement les 50 personnes. Les outils de production sont le plus souvent des anciens ateliers semi-artisanaux qui ont évolué pour répondre à la demande de certains clients. Le parc machine est plus important. Les étapes de montage sont quasiment entièrement industrialisées pour gagner en temps, tout en maintenant une qualité optimale. Ce type de fabrication artisanale nécessitent des MOQ (Min Order Quantity).
Ces outils cuir se sont beaucoup développés en France ces dix dernières années à l’initiative des leaders du marché. On a assisté à une forte réindustrialisation de chaque atelier maroquinerie en France entre 2010 et 2013, qui se prolonge avec les bons résultats des marques de Luxe. Chaque type de fabrication maîtrise un savoir-faire maroquinier complémentaire et différent.
Lorsqu’on se penche sur son histoire, on observe que la maroquinerie couvre un large champ d’application. On connaît généralement les produits phares comme les sacs à main femme, les sacs cabas, les sacs de voyage, le sac besace, les sacs à bandoulière en véritable cuir ou la petite maroquinerie avec les portefeuilles, le porte-monnaie, le grand portefeuille, les porte-documents, les porte-clés, la trousse de maquillage et les porte-cartes. Cependant, la maroquinerie inclut également des petits accessoires comme les ceintures, les colliers (pour la bijouterie ou pour les animaux), les articles de chasse, la sellerie, les étuis à lunettes, les pièces de cuir pour la cosmétique ou encore les boîtes à bijoux.
La bagagerie est l’une des catégories de produits qui comporte des « sous » spécialités, comme la fabrication de trolley ou de sacs à dos pour les bagages et le sport en matières techniques. On ne retrouve pas cette expertise chez tous les fabricants, il existe des outils spécialisés pour développer et produire ce type de modèle. Mais, il est possible de trouver un fabricant de maroquinerie qui se spécialise dans ce domaine.
Une entreprise de maroquinerie peut produire la plupart des modèles standards, tels que les sacs à main et la bagagerie. Ces entreprises peuvent avoir des spécialités comme le travail de gainage, ou encore être plus axées sur des montages rigides comme la fabrication de boîtes en cuir. L’outil de production est souvent dédié à la fabrication de certains modèles de maroquinerie. Ils peuvent ne proposer que de la fabrication de petite maroquinerie, comme les ceintures, les portefeuilles ou les pochettes. Leurs savoir-faire se développent au fil des demandes des clients.
La maroquinerie à Paris est considérée comme une branche de l’industrie du cuir. On distingue les activités de préparation du cuir, comme celles des tanneurs et des mégissiers, des activités dites de transformation comme les celle d’un atelier maroquinerie, des bureaux d’étude ou encore des fabricants de sacs et accessoires.
Les tanneurs et les mégissiers vont transformer les peaux et obtenir différents types de cuir de vachette et de finitions. Ces métiers offrent un large panel de couleurs et de textures, comme le cuir lisse, le cuir grainé et le cuir pleine fleur. Ce qui fait du cuir, une matière exceptionnelle.
Plusieurs métiers interviennent directement dans la fabrication : le maroquinier, le prototypiste/modéliste et le metteur au point. On retrouve également des métiers artisanaux historiques comme les selliers, les gainiers ou les bourreliers. Ces derniers assurent des finitions de grande qualité sur les modèles. Ils fabriquent souvent en petites éditions, des sacs femme, des sacs de sport, des sacs de voyage et de la petite maroquinerie artisanale.
Le styliste sacs et accessoires de mode est un métier plus récent. Il possède des techniques de design, mais rarement d’expertise maroquinière.
De l’idée au produit, les étapes sont quasiment identiques : que l’on soit un porteur de projet ou une marque implantée, seul le recours à certains acteurs plus que d’autres change.
Une marque implantée dispose d’une équipe de création de maroquinerie de luxe, d’un styliste interne ou externe, ou d’un chef de produit. L’idée émerge et s’effectue en interne pour aboutir à un cahier des charges ou à un brief.
Les marques les plus expérimentées font des tests de maquettes, le plus souvent en papier, et s’occupent conjointement de leur sourcing matière. Les matières sont présélectionnées auprès de leur propre carnet de fournisseurs acquis tout au long de leur existence.
Une fois que la première ébauche du design est réalisée et que le choix des matériaux est défini, on lance le prototypage. Autrement dit, la mise au point du premier modèle de sac à main femme, pour valider sa viabilité et tester son marché. Il arrive qu’en fonction des retours d’expérience clients et/ou acheteurs que les marques corrigent et retravaillent le modèle avant de lancer la production des accessoires de mode. Les ateliers de maroquinerie à Paris répondent à ce type de demandes et particulièrement pour les événements de type Fashion Week.
Les défilés de mode ont longtemps eu pour vocation de présenter des prototypes de vêtements et de sacs en cuir aux acheteurs ainsi qu’aux meilleurs clients pour tester les produits. Seul 20 % des produits présentés partaient en production. Chaque entreprise gère de façon créative ou rationnelle ces tests de marché. Aujourd’hui, on teste ces idées avec la précommande sur son site e-commerce ou via des campagnes sur les réseaux sociaux.
Les porteurs de projet ont une double contrainte à lever lorsqu’ils lancent une nouvelle collection de sacs à main femme. La première est qu’ils ne possèdent pas de carnet de fournisseurs identifiés avec des matières négociées. Le travail de sourcing matière est plus dense, long et peut devenir un frein. Ces étapes de création font intervenir des métiers spécifiques et complémentaires, comme celui du prototypiste ou d’un bureau d’études, les fournisseurs et les fabricants.
Ensuite, les jeunes créateurs n’ont pas encore de clientèle. C’est pourquoi il est crucial de tester sur son marché son sac en cuir ou sa collection avant de passer à la production. Cette transition permet de sélectionner les références les plus commerciales, de réduire l’offre de sa collection.
Le créateur va par exemple favoriser un sac cabas noir avec des rangements pratiques à une création de couleurs moins commerciales. Le marché de maroquinerie est mature. Les modèles de sacs commerciaux sont identifiés. On sait par exemple que les sacs portés épaule restent privilégiés. Les clients aiment avoir les mains libres.
Non seulement le sac est un accessoire de mode, mais il doit être fonctionnel. Ainsi, la plupart des modèles proposent des compartiments pour faciliter le rangement. Lorsque l’on crée par exemple un cabas, il faut anticiper le risque de vol dans les transports en commun. La fermeture zippée est idéale. On peut aussi ajouter un rabat. L’objectif est de répondre au mieux aux besoins du client final. Il arrive que pendant ce test de marché, on découvre la nécessité d’ajouter une bandoulière ou une pochette intérieure. Le créateur peut aussi avoir besoin de réajuster son positionnement prix.
Cette approche pragmatique de la création doit s’appuyer sur un business model et une identité de marque forte. C’est ainsi que l’on créée un sac intemporel comme le Keepall de Louis Vuitton.
Le savoir-faire maroquinier diffère de la confection textile tant aux niveaux des méthodes et que des techniques de montages. Cela n’a pas empêché des marques notoires de se développer sur ce segment comme Delfine Lafont avec ces sacs seaux 100 % en méthode de confection textile. Il faut simplement retenir que les montages maroquiniers sont souvent plus durables et permettent plus de liberté créative.
La maroquinerie en France est majoritairement développé autour des sacs traditionnels comme le cabas, le porté travers ou les pochettes. Rares sont ceux qui maîtrisent la création de sacs de sport technique ou de type sac à dos en toile. L’offre de fabrication de portefeuille ou accessoires en textile est faible.
La fabrication de sacs et d’accessoires est toujours assimilée au cuir. La confusion est entretenue avec son étymologie qui vient du mot « maroquin : cuir de chèvre ». Bien que les portefeuilles et les sacs puissent être réalisés en textiles, l’évolution de ce secteur n’a pas été prise en compte dans les définitions actuelles.
On définit toujours la maroquinerie comme :
Si le cuir reste la matière de prédilection pour la réalisation de collection de sacs et d’accessoires. La fabrication a très vite inclus d’autres matières telles que les textiles. Les sacs en textile ne sont pas forcément issus de la confection. Ils sont majoritairement montés selon les techniques maroquinières. L’Art du maroquinier ou du modéliste est d’adapter ces techniques à toutes les matières. L’objectif est d’être capable de monter aussi bien une ceinture, qu’un cabas ou un portefeuille en cuir ou en toile.
Les matières alternatives comme les fibres végétales sont de nouveaux challenges. Cela permet aux prototypistes, aux metteurs au points et aux maroquiniers de s’adapter à différentes contraintes de matières. L’utilisation de nouvelles matières contribuent à l’évolution de l’Art maroquinier. Contrairement aux idées reçues, les textiles et matières alternatives peuvent avoir des prix aussi élevés que le cuir. Les nouvelles versions de ces matières sortent dans des couleurs plus commerciales comme le noir.
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